TotalEnergies prévoit une pénurie de gaz
Lors d’une table ronde aux Rencontres économiques d’Aix-en-Provence, le samedi 8 juillet, la question sur la dépendance énergétique de l’Europe a refait surface. Présent lors de cet évènement, le PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a évoqué sa préoccupation sur les capacités de stockage en gaz. En effet, il a parlé de la possibilité d’une pénurie de gaz pour l’hiver prochain en France. Explications.
Un risque de pénurie de gaz en hiver
Ce week-end, le patron de TotalEnergies, Patrick Pouyanné, a estimé qu’« en matière gazière, oui, les stocks seront pleins » en octobre. En revanche, « si l’hiver est froid en Europe », le dirigeant craint que les capacités de stockage du Vieux Continent ne couvrent pas les besoins des consommateurs.
Cette affirmation ne signifie pas pour autant que les Européens manqueront de gaz. Pour s’aligner aux attentes des consommateurs, les importations seront nécessaires. Toutefois, elles auront un coût assez conséquent. Pour appuyer ses dires, Patrick Pouyanné a précisé que « les prix d’ami ne marchent pas dans un marché d’offre et de demande ».
Vous souhaitez changer de fournisseur de gaz ?
Nous vous accompagnons dans votre choix et vos démarches
L’Europe dépendante du gaz américain
Depuis la guerre en Ukraine, les importations de gaz russe ont diminué considérablement. Pour y remédier et pour compenser ce manque, l’Union européenne (UE) s’est orientée vers le gaz naturel liquéfié ou le GNL qui, pour rappel, est américain. Son transfert se révèle plus long et plus conséquent par rapport à celui des gazoducs. En effet, il est transporté par bateaux avant d’être retraité à l’arrivée.
Pourtant, l’Europe est devenue dépendante de cette énergie. Pour preuve, le taux d’exportation de GNL depuis les États-Unis vers le Vieux Continent est équivalent à près de 60 % en 2022. D’ailleurs, les flux d’exportation américains ont encore augmenté pour cette année.
Dans ce contexte, les Européens deviennent également dépendants du courant politique des États-Unis. Face à cela, Patrick Pouyanné a exprimé ses inquiétudes, notamment par rapport à l’élection présidentielle américaine qui se tiendra en 2024. Selon lui, « si les républicains décident de cesser les exportations (de GNL), il y a un risque systémique ».
Des points de vue plutôt positifs du côté du ministre de l’Économie et des gestionnaires de distribution de gaz
Devant la situation et les inquiétudes du président de TotalEnergies, le ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique, Bruno Le Maire, s’est montré plutôt rassurant. Il a expliqué qu’« aujourd’hui, il n’y a aucune inquiétude à avoir sur le niveau des stockages et sur la situation du gaz en France et en Europe ». Malgré tout, il est important de faire preuve de vigilance. Selon ses dires, « nous avons besoin d’accéder au GNL si nous voulons passer l’hiver prochain sans difficulté ».
Thierry Trouvé, le directeur général de GRTgaz, est lui aussi confiant. Il a assuré qu’il n’y avait pas « d’inquiétude sur le niveau de remplissage des stocks européens ». Il a souligné toutefois que les risques de manque pourraient surgir en cas de problèmes sur l’offre.
Si le PDG de TotalEnergies s'est montré presque inquiet, la directrice générale d’Engie semble, pour sa part, sereine. « Mais on va quand même rester sur un système très volatil dans les années qui viennent », a noté la dirigeante.
