Bilan électrique RTE 2022 : une année survoltée !
Explosion des prix, guerre en Ukraine, pannes en série sur le parc nucléaire, risque de black-out, fort développement du renouvelable... 2022 est loin d’avoir été une année de tout repos pour le secteur de l’énergie. Et rarement un sujet n’avait fait aussi rapidement une remontée aussi spectaculaire dans les préoccupations des Français. C’est dire si le bilan annuel électrique de RTE était particulièrement attendu cette année. Consommation des Français, importation, décarbonation... RTE fait le point dans son rapport de tout ce qui caractérise le secteur de l’énergie. Nous vous proposons un petit tour d’horizon des principaux enseignements de ce bilan électrique 2022...
Une consommation électrique en nette recul
En 2022, la consommation électrique est en baisse de 1,7% par rapport à 2021. Elle est passée de 467 Térawattheures à 459 TWh l’année dernière. Elle est surtout en baisse de 4,2% par rapport à la moyenne de la consommation des années 2014-2019. C’est le dernier trimestre qui boosté cette baisse en raison des fortes augmentations des tarifs et des sensibilisations aux risques de black-out. Une diminution de la consommation qui a d’abord touché l’industrie avant de s’étendre au résidentiel et au secteur tertiaire. Selon RTE, les campagnes de sensibilisation ont eu un impact particulièrement important sur la baisse de la consommation électrique des ménages, et ce malgré la mise en place du bouclier tarifaire.
La production électrique au plus bas. En cause, le nucléaire et l’hydraulique.
La production d’électricité affiche elle aussi une baisse significative en 2022. Selon RTE, la production totale recule de 15% par rapport à 2021.
Une diminution importante enregistrée principalement sur le nucléaire. La disponibilité de cette source d’énergie a en effet été historiquement basse tout au long de l’année et la plus faible depuis 1988. La capacité de production nucléaire a été la plus basse durant l’été du fait de la concentration importante des arrêts de réacteurs pour maintenance et des contrôles liés au phénomène de corrosion. Certains réacteurs avaient été conservés en prévision de l’hiver et leur disponibilité a pu remonter sur les derniers mois plus critiques de 2022. Globalement, la production nucléaire affiche un recul de 30% par rapport à la moyenne des 20 dernières années.
Seconde explication de la baisse de production : l’hydraulique. Il a baissé de 20% par rapport à la moyenne de 2014-2019 et atteint son plus bas niveau depuis 1976 en raison de conditions climatiques exceptionnellement chaudes et sèches.
Des émissions de gaz à effet de serre en hausse contenue...
2022 est une année un peu paradoxale en matière d’énergie. Un volume record d’installations renouvelables a été mis en service mais la production de gaz a elle aussi augmenté pour redevenir la troisième source de production d’électricité devant l’éolien terrestre. Contrairement à certaines idées reçues ou autres fake news, le charbon a quant à lui joué un rôle marginal et ne représente plus que 0,6% de la production française.
En 2022, les émissions de gaz à effet de serre de la production électrique sont en hausse, notamment en raison de cette production de gaz, mais cette augmentation demeure contenue. Ces émissions restent parmi les plus faibles d’Europe (au 3ème rang derrière la Suède et la Finlande) et demeurent inférieures au niveau de 2017.
Des prix et une importation en fortes hausses
Le rapport souligne encore la forte hausse des prix de l’énergie et qu’en raison de la baisse de production intérieure d’électricité, la France s’est tournée vers ses voisins européens de manière plus importante. En 2022, elle a été importatrice nette d’électricité pour la première fois depuis 1980. Une situation qui devrait être corrigée en 2023 avec la remise en marche progressive du parc nucléaire.
