Comment se protéger contre les risques liés à la coupure d’électricité cet hiver?
Un « risque élevé de tensions sur le réseau électrique » en janvier. Là il ne s’agit plus d’une hypothèse mais à en croire RTE, presque une prévision ! A priori, les prévisions météos n’augurent rien de mauvais sur novembre et décembre. Mais la situation pourrait se tendre sérieusement au mois de janvier. Ecowatt, l’indicateur fournit par RTE, sorte de météo de la tension électrique, pourrait bien passer dans le rouge au mois cet hiver.
À en croire les derniers chiffres enregistrés au cours des dernières semaines, les Français, qu’il s’agisse des ménages ou des entreprises, semblent prendre conscience de la situation et affichent une baisse de leur consommation électrique. Mais la météo a été très favorable en ce début d’automne et les industriels, non concernés par le bouclier tarifaire et confrontés à une forte inflation ont choisi eux aussi de ralentir leur consommation.
Des réacteurs nucléaires qui tardent à redémarrer
Un hiver froid pourrait malgré tout entraîner de fortes tensions et par conséquence, des coupures ponctuelles. La situation est rendue compliquée par l’état de nos centrales nucléaires dont les réacteurs en maintenance tardent à redémarrer. Une grève récente est en effet venue bousculer le calendrier de relance initialement prévu. Actuellement, près de la moitié du parc nucléaire français est à l’arrêt. Une situation problématique puisqu’elle vient s’ajouter au contexte de guerre en Ukraine. Les principales incertitudes concernent donc l’approvisionnement en gaz, la situation énergétique de nos voisins, l’évolution de la demande et le rythme de redémarrage des réacteurs nucléaires français.
Si l’on en croit de récentes données publiées par RTE, EDF devrait être en mesure de fournir 40 Gigawatts, soit 65% de la capacité nucléaire en janvier. Dans un contexte « normal », cette capacité de production serait plutôt de l’ordre de 50, voire de 60GW. Les marges de manœuvre s’en trouvent donc fortement réduites et des coupures ciblées pourraient être envisagées. Les responsables de RTE, par la voix de leur dirigeante Emmanuelle Wargon, excluent en revanche tout risque de black-out, une perte totale du système électrique. La France dispose en effet de moyens de sauvegarde du système électrique proportionnés en fonction de l’ampleur du déséquilibre.
Réduire la consommation d’électricité jusqu’à 15%
Les Français sont donc appelés à rester vigilants et à réduire leur consommation d’électricité en cas de « rougissement » de l’indice Ecowatt. Toujours selon RTE, le risque de coupure est bien réel. Mais il pourrait être évité grâce à une réduction de la consommation électrique de l’ordre de 5% et jusqu’à 15% en cas de situations météorologiques extrêmes. Les situations à risque se situeraient alors le matin entre 8h et 13h et le soir, entre 18 et 20h. Xavier Piechaczyk, Président du Directoire de RTE se veut rassurant mais incite à la prudence « nous pouvons écarter des risques si nous sommes très volontaristes sur la sobriété, ainsi que sur la mobilisation autour du signal Ecowatt rouge lors des pics de consommation ». Plus que jamais, la météo demeure donc l’alpha et l’oméga de notre alimentation électrique cet hiver…