Le prix de l’électricité augmente dès cet été !
Après une nette hausse du prix du gaz naturel le 1er juillet dernier (près de +10%), l’électricité voit à son tour son tarif réglementé augmenter à compter du 1er août. Comme annoncé précédemment, cette hausse ne dépasse pas 1%, mais la prochaine révision prévue pour début 2022 risque de faire plus mal au porte-monnaie des Français. Des solutions sont déjà à l’étude pour tenter de contrer un impact qui pourrait faire sérieusement gonfler la facture d’électricité en 2022.
Quelles conséquences sur la facture ?
Comme pour le gaz naturel, le pétrole et le carbone, le prix de l’électricité a explosé de 40% sur le marché. Il atteint en effet les 74 euros/MWh à l’heure actuelle et ce n’est probablement qu’une étape puisque les analystes du secteur tablent sur un tarif de 100 euros/MWh fin 2021.
Or, c’est justement le mois de décembre qui sert de base pour le calcul des tarifs réglementés de l’électricité qui seront discutés en janvier et appliqués en février. La situation est donc de nature à confirmer cette tendance haussière. La CRE (commission de régulation de l'énergie) vient d’ailleurs d’annoncer une hausse effective des TRVE dès le 1er août :
- + 0,48 % TTC pour les tarifs bleus résidentiels ;
- + 0,38 % TTC pour les tarifs bleus professionnels.
Conséquence, les experts évaluent l’incidence sur les tarifs entre 7 et 8% sur l’année. Compte-tenu du rattrapage de 1,8% facturé en 2021, les retombées effectives pourraient s’élever à une hausse des TRVE située entre 5 et 6% en 2022.
Comment éviter la hausse du prix de l'électricité en 2022 ?
Un tel sujet est forcément préoccupant en période de campagne présidentielle. C’est pourquoi le gouvernement et le régulateur de l’énergie se penchent actuellement sur des solutions qui limiteraient l’impact de cette hausse des prix du marché de l’électricité.
La première consisterait en une baisse de la contribution au service public de l’énergie (CSPE). Pour information, elle permet de subventionner les énergies durables (éolienne et solaire) et représente environ un tiers de la facture d’électricité. Toutefois, l’Etat va nécessairement dépenser moins pour financer les aides destinées aux opérateurs concernés, au regard de la hausse des prix du marché du renouvelable. Il pourrait donc jouer sur cette économie pour baisser la CSPE. A noter, cette hypothèse nécessiterait une modification dans la loi de finances de fin d’année.
La seconde solution, plus technique, est déjà présente dans la loi sur l’énergie de 2019. Elle prévoit d’augmenter le volume d’électricité issue du nucléaire, vendu à bas prix (42 euros/MWh) par EDF à ses concurrents directs comme Engie ou TotalEnergies. Cette ristourne de près de 40% aurait pour effet de diminuer mécaniquement la tension qui pèse sur le marché de l’électricité, de faire baisser les prix et par conséquent, de réduire l’impact sur les tarifs réglementés.
Ces deux options font actuellement l’objet de discussions entre les ministères. Côté Transition écologique, Barbara Pompili précise que « le gouvernement reste vigilant quant à l’évolution des prix pour les consommateurs ».
Les ministres de l’énergie et de l’économie peuvent s’opposer à la proposition de la CRE dans un délai de trois mois.