La France accélère, mais demeure en retard sur les énergies renouvelables par rapport à ses voisins européens
En février dernier, le Parlement français adoptait une loi visant à faciliter le développement des énergies renouvelables. Ce texte, proposé par la Ministre de la Transition Écologique Agnès Pannier-Runacher propose un certain nombre de mesures visant à accélérer la propagation de la production d’énergies via des sources renouvelables afin d’amplifier la lutte contre le réchauffement climatique, mais aussi diminuer la dépendance de la France aux produits énergétiques importés qui représentent plus des deux tiers de la consommation énergétique du pays. En 2020, la France était le seul pays à ne pas avoir atteint son objectif de 23% fixé par l’union européenne. Une bonne raison de dresser un bilan du poids du renouvelable dans le mix énergétique français qui semble avoir pris un certain retard par rapport aux autres pays européens...
Énergies renouvelables, la France en retard par rapport à ses voisins
C’est peu dire que la France a pris du retard en matière de production et de consommation d’énergie issue de sources vertes et renouvelables (solaire, éolien, hydraulique, géothermie ou biomasse). 19% de notre consommation en était issue en 2020. Plusieurs raisons expliquent ce retard. La principale concerne des choix historiques qui ont généré un poids important de la production nucléaire en France et en conséquence, un décalage important dans le lancement des autres filières. La loi sur l’accélération des énergies renouvelables vise à essayer de combler ce retard.
Les pays du nord de l’Europe sont les plus avancés en matière de consommation d’énergies renouvelables. Selon des chiffres du Ministère de la Transition énergétique, la France se classe au 16ème rang sur les 27 pays européen, proche de l’Allemagne (19%), de l’Italie (20%) ou encore de l’Espagne (21%). La Suède, la Finlande, le Danemark et la Lettonie trustent les premières places du classement avec respectivement 61%, 45% et 42% de consommation d’énergie renouvelable dans leur mix énergétique.
En France, une part marginale pour le solaire et l’éolien
La France est loin d’être une bonne élève en matière de production d’énergie issue de l’éolien ou du solaire. Seulement 2% de son énergie est issue de l’éolien, on ou offshore et 1% vient du solaire. En tête du peloton concernant l’exploitation du vent, le Danemark, dont 10% de l’énergie consommée en est issue. D’autres pays réputés venteux, comme l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne affichent des niveaux non négligeables, compris entre 6 et 8%. Même constat concernant le solaire où la France fait pâle figure. Les pays du sud de l’Europe comme Chypre, Malte ou la Grèce occupent en toute logique les premières places du classement avec une part comprise entre 4 et 6%...
La Suède et l’Autriche loin devant sur l’hydraulique, la France dans le Top 10
Jusqu’à présent, l’eau ne semble pas faire défaut en Suède comme en Autriche qui affichent tous les deux une part significative d’énergie hydraulique dans leur mix. 17% de la consommation électrique de la Suède et 13% de celle de l’Autriche viennent de l’exploitation de la force de l’eau. La France intègre cependant le Top 10 avec 4% d’énergie hydraulique dans sa consommation. Le Danemark, leader de l’éolien n’a pas du tout développé cette filière.
La biomasse et la géothermie restent à développer en France
Concernant la biomasse qui consiste à exploiter les matières organiques d’origines animales ou végétales, la France est une nouvelle fois à la traine. Moins de 10% provient de l’exploitation du bois, de résidus agricoles, de déchets renouvelables ou encore de procédés de méthanisation. Une filière particulièrement prisée de pays nordiques et de l’Est comme la Lettonie, la Finlande ou encore l’Estonie qui tirent de cette source renouvelable plus de 30% de leur énergie consommée.
La filière géothermie reste elle aussi à développer dans l’hexagone, comme dans la très grande majorité des pays européens. Elle représente 2% de notre énergie consommée et dans ce domaine, la France se classe en 7ème position européenne. C’est une nouvelle fois la Suède qui fait figure de bon élève dans ce domaine avec 5% de sa consommation issue de cette source.
Dans le monde, la Chine était en 2019 le premier producteur d’énergies renouvelables, devant l’Inde, l’Union Européenne et les États-Unis. Selon Eurostat, l’UE est la première productrice mondiale d’énergie issue de la production de biogaz et dans l’exploitation des déchets urbains.