Le Président de la République annonce la nouvelle stratégie énergétique française

Le président de la République Emmanuel Macron a révélé le 10 février dernier à Belfort ce que sera la nouvelle stratégie énergétique de la France dans les années à venir. Une stratégie qui repose sur deux piliers : le nucléaire et les énergies renouvelables. Une nouvelle double approche destinée à se concentrer sur la production d’une électricité décarbonée. 

Une consommation électrique en hausse dans les années à venir

Le rapport RTE l’avait souligné il y a quelques mois : la monde va devoir faire face à une forte hausse de la consommation d’électricité dans les décennies à venir. Parallèlement, la nécessité de limiter les émissions de carbone devient vitale, impliquant donc significativement la part des énergies fossiles.

Les transports deviennent de plus en plus électriques. Une voiture vendue sur cinq est aujourd’hui électrique. C’était à peine une sur vingt en 2017 !

Ce secteur n’est cependant pas le seul concerné par l’électrisation… Dans l’industrie lourde par exemple, les cimentiers ou les sidérurgistes s’équipent désormais en fours électriques, gros consommateurs d'énergie. La digitalisation du monde et l’omniprésence du numérique dans toutes nos activités économiques, culturelles et sociales imposent une multiplication des serveurs et donc là aussi une forte consommation d'énergie.

Le président de la République mise ainsi sur un nouveau mix énergétique centré sur les renouvelables et le nucléaire. Emmanuel Macron résume cette stratégie dans un tweet :

A moins de deux mois des élections, cette déclaration sonne comme une véritable profession de foi énergétique pour un probable nouveau mandat…

Nucléaire : remise en état du parc et relance d’un nouveau programme

Le président a annoncé que sauf pour des raisons de sureté, plus aucune centrale en état de produire de l’électricité ne sera fermée. La durée de vie des réacteurs toujours en service sera prolongée au-delà de cinquante ans.

Ce programme nucléaire s’appuie aussi sur la construction de réacteurs nouvelles générations type EPR2. La construction de six EPR2 sera lancée d’ici 2050. Le premier d’entre eux pourrait rentrer en service dès 2035. Le président souhaite par ailleurs la mise à l’étude de huit réacteurs supplémentaires. La capacité de production supplémentaire serait alors de 25 gigawatts d’ici 2050.

A côté de ces EPR, la France lancera un appel à projet financé à hauteur d’un milliard d’euros pour la construction de petits réacteurs modulaires (SMR).

Un développement massif de l’éolien et du solaire

Le président reconnait un certain retard de la France sur ce sujet et souhaite doubler la production issue des énergies renouvelables d’ici 2030. Une forte hausse de cette production qui passera essentiellement par le solaire et l’éolien (terrestre et maritime).

Les capacités de production du solaire seront multipliée par 10 pour « dépasser les 100 gigawatts d’ici 2050 ». Selon le président, Côté éolien l’objectif est de créer une cinquantaine de parcs éoliens en mer et d’atteindre les 40 gigawatts. A l’intérieur des terres, le but est de doubler la puissance actuelle (18 GW) dans les 30 prochaines années. Des mesures fiscales avantageuses seront développées pour les mairies qui favoriseront les installations d’éoliennes. 

Bien que souhaitant favoriser ces deux types de renouvelables, Emmanuel Macron a aussi évoqué d’autres énergies propres. Il souhaite que la France continue à investir dans les barrages hydroélectriques et les énergies renouvelables thermiques comme le biogaz ou la biomasse.

Cette stratégie énergétique ambitieuse repose sur une condition majeure : la réélection d’Emmanuel Macron. Elle pourrait être largement remise en question dans l’hypothèse où un candidat avec une vision différente serait élu…