Les émissions de CO2 de l’énergie ont atteint un nouveau record en 2022 moindre que prévu
Selon un rapport publié le 2 mars 2023 par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) liées à l’énergie ont atteint en 2022 un niveau record de 36,8 gigatonnes. Cela représente une hausse de près de 0,9% par rapport à l’année précédente.
Néanmoins, cette augmentation est moins élevée que prévue et largement inférieure à celle de 2021 qui a atteint plus de 6%. Cette limitation est notamment due à l’essor des énergies renouvelables. "Le risque d'une croissance débridée des émissions en raison du recours accru au charbon dans le contexte de crise énergétique ne s'est pas matérialisé, l'essor des énergies solaire et éolienne, des voitures électriques, de l'efficacité énergétique et d'autres facteurs ayant freiné la montée du CO2", a noté l’Agence dans son analyse.
Une hausse contenue grâce aux renouvelables
L’AIE indique dans son analyse que l’an dernier, près de 550 millions de tonnes d’émissions de CO2 ont pu être évitées grâce aux infrastructures d’énergies bas carbone. En effet, les renouvelables ont représenté 90% de la croissance de la production électrique. La production solaire et l’éolienne ont même atteint des records annuels, à 275 térawattheures (TWh) chacune. Cela a permis d’éviter jusqu’à 465 millions de tonnes de CO2 dans les émissions du secteur de l'électricité. “Sans énergie propre, la croissance des émissions de CO2 aurait été presque trois fois plus élevée”, a d’ailleurs déclaré Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.
D’autre part, la hausse des ventes de véhicules électriques, qui dépassé les 14% en 2022, a aussi permis de limiter l’augmentation des émissions constatées dans le secteur du pétrole.
Augmentation des émissions liées aux énergies fossiles
Contrairement à ce qu’a prévu l’agence, “les impacts de la crise énergétique n'ont pas entraîné l'augmentation majeure des émissions mondiales”, a affirmé Fatih Birol. Les émissions liées au gaz naturel ont même diminué de 1,6%, en raison notamment de la baisse de l’approvisionnement entraîné par le confit russo-ukrainien.
Néanmoins, un recours plus important aux énergies fossiles a alimenté la hausse des émissions. En effet, celles générées par la combustion de charbon ont augmenté de près de 1,6%, tandis que celles provenant du pétrole étaient en hausse de 2,5%.
Pour l’AIE, “les émissions restent sur une trajectoire de croissance insoutenable”. Elle appelle ainsi les pays à renforcer leurs actions “pour accélérer la transition vers une énergie propre et mettre le monde sur la voie de la réalisation de ses objectifs”.
Une nette progression pour l’Union européenne
En 2022, l’Union européenne a réussi à réduire ses émissions de 2,5%, soit 70 millions de tonnes. Cela est dû notamment à :
- “un déploiement record des énergies renouvelables”. Pour en attester, les ventes de pompes à chaleur dans l'UE ont plus que doublé par rapport à l'année précédente, pour atteindre 2,8 millions ;
- des mesures d’économie d’énergie ;
- un hiver doux, ce qui a entraîné une baisse du recours au chauffage ;
- des changements de comportement ;
- des réductions de la production industrielle. Les baisses les plus marquées concernent le secteur du bâtiment, à moins 60 millions de tonnes de CO2.
En revanche, les émissions de CO2 des pays émergents asiatiques, hormis la Chine, ont augmenté plus que celles d’autres pays, à plus 4,2%. Selon l’AIE, plus de la moitié de cette hausse provient de la production d’électricité au charbon.
La Chine, pour sa part, a vu ses émissions rester stables, avec une baisse de près de 0,2%. Cela s’explique, entre autres, par une croissance économique plus faible et des mesures strictes dues à la Covid-19.
